Questions fréquentes :

« Mais c’est du troc ? »
Non ! C’est mieux ! Dans le troc, deux personnes échangent, au même moment, deux choses auxquelles elles acceptent de donner une valeur à peu près équivalente.
Dans le SEL, l’unité d’échange (le toupi) permet d’échanger entre différentes personnes, à différents moments, des services, des savoirs ou des biens qui ont des valeurs différentes.

« Qui fixe la valeur de l’échange ? »
Le montant d’un échange est fixé de gré à gré entre les deux partenaires. Lorsque l’échange concerne des services ou des savoirs, c’est le temps passé qui définit la valeur de l’échange quelle que soit la nature de l’échange (pas de hiérarchie des compétences) :
1 minute = 1 toupi.

« C’est grave d’avoir un compte SEL en négatif ? »
Pas du tout ! Chacun débute avec un compte à zéro. Si je verse 800 toupis pour le vélo de Denis, son compte devient positif et le mien négatif. Mon compte pourra devenir positif, plus tard, au fur et à mesure que j’écoulerai mes confitures de prune à 30 toupis le pot. Ainsi, dans un SEL, il y a nécessairement des adhérents qui ont un compte négatif, et d’autres un compte positif.

« Alors, on peut rester dans le négatif indéfiniment ? »
Afin de rester dans le cadre de coups de main “ponctuels, non répétitifs et de courte durée”, de décourager les tendances à la thésaurisation, d’éviter les déficits trop lourds à combler ou pour qu’un adhérent n’ait pas trop de difficultés à remettre son compte à zéro s’il quitte le SEL, il existe des limites au négatif et au positif (- 3000 et + 3000 toupis).
Si un adhérent atteint la limite, il ne peut plus réaliser d’échange et doit ainsi rééquilibrer son compte.

« Qu’est-ce qui m’empêche de partir avec un compte négatif ? »
Un débit constitue un engagement à rendre au groupe des biens, des services ou des savoirs. Or, dans le SEL, entre les personnes qui se rencontrent et font connaissance, naît la confiance en même temps que l’engagement moral.
En pratique, cela suffit pour que ce genre de comportement irresponsable soit rare.

« Quelle garantie a-t-on sur la qualité des biens ou des services proposés ? »
Aucune. C’est aux adhérents de discuter, pour savoir si l’un a le niveau de qualification que souhaite l’autre ou ce qui se passe si l’objet échangé tombe en panne le lendemain. Avant chaque échange il faut, avec précision, se mettre d’accord sur les conditions de l’échange.
Pas de solution toute faite, cela passe par la discussion et la confiance. En cas de problème, l’équipe d’animation du SEL peut proposer un médiateur.

« Les toupis et les euros, c’est pareil ? »
Non, car, pour dépenser des euros, il faut d’abord en posséder. Alors qu’avec un compte à zéro, je peux échanger tout de suite.
Non, parce que les toupis ne sont pas convertibles en euros ni les euros en toupis.
Non, car il s’agit d’une monnaie locale sans utilisation en dehors de l’association.
Non, car cette monnaie locale n’est pas capitalisable et ne produit pas d’intérêts.

« Mais c’est du travail au noir ! »
Non, il s’agit d’une entraide entre adhérents, pour des coups de main ponctuels, non répétitifs et de courte durée.
La pratique montre qu’énormément d’échanges qui n’auraient pas pu voir le jour dans le cadre classique du marché se font au sein des SEL.
De plus, la plupart des adhérents d’un SEL continuent à gagner et dépenser de l’argent, à payer des impôts directs et indirects, dans leur vie quotidienne : le SEL n’est qu’un à-côté de l’économie actuelle.

« Mais moi je n’ai rien à proposer ! »
C’est ce que tout le monde dit ! Pourtant chacun possède, en dehors de sa profession, des richesses à offrir : faire de la pâtisserie, proposer les noix de son jardin, tenir compagnie, apprendre à repasser du linge, proposer du covoiturage ou la garde d’un animal domestique…